"Aucun document sur la flibusterie acadienne serait complet sans mention du pirate gentilhomme de la Louisiane (cette Acadie du sud),
Jean Lafitte (ou Laffite) (v.1780-v.1826). Selon certains auteurs celui-ci serait né en France ou en Espagne, selon d’autres il serait né à Saint-Domingue (aux Caraïbes) ou même dans les bayous de la Louisiane. Ce nom serait assez commun dans la francophonie.
Toujours est-il qu’en 1809, on trouve Jean Lafitte à la Nouvelle-Orléans où il opère avec son frère Pierre, une forge servant de façade pour la vente de marchandises de contrebande, y inclus la traite des esclaves. Nouvelle-Orléans était alors une ville française que Napoléon venait, en 1803, de cèder aux Américains. En 1814, le maire de la Nouvelle-Orléans ne pouvait s’exprimer en Anglais! Lafitte établira un repaire de pirates à Barataria, au sud de la Nouvelle-Orléans à l’ouest du fleuve Mississippi, avec plus de 50 bateaux et plus de 1 000 hommes. Ayant une lettre de marque de Carthagène (la Colombie actuelle) qui venait de se libérer de l’Espagne, il s’attaque surtout aux vaisseaux espagnols.
En 1813, le gouverneur de la Louisiane, Claiborne, émet un mandat d’arrestation contre Jean Lafitte avec une récompense de 500$. Lafitte riposte en émettant un mandat pour l’arrestation du gouverneur avec une récompense de 1 500$. En 1814, son repaire est détruit par l’armée américaine. Les pirates de Barataria recevront
un pardon du président des États-Unis pour avoir assister le général Andrew Jackson dans la défense de la Nouvelle-Orléans, lors de l’attaque britannique de 1814. Lafitte
reprendra ses activités illicittes à l’île de Galveston, Texas qui faisait alors encore partie du Mexique. En 1821, ce repaire sera à son tour détruit par les
Américains, mais Jean Lafitte continuera ses activités de pirate pour encore quelques années. Il serait mort vers 1823, dans une bataille navale, au service du libérateur de l’Amérique du sud, Simon Bolivar. Il aurait eu un fils de son union libre avec Catherine Villars, une quarteronne (métisse noire). Le fameux poète Anglais, Lord Byron, se serait inspiré de lui pour écrire le poème Corsair. La littérature et le cinéma (The Buccaneer de Cecil B. DeMille et autres) ont tellement déformés les faits qu’il est difficile d’avoir un portrait juste de Lafitte."
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