Tue Aug 12, 2008 4:32 pm
Manassas, bureau du Lieutenant Général McTyrex
Mr le Président,
Lieutenant Général Cristofire,
Je crains qu'il ne vous faille préparer le peuple à une catastrophe imminente. En effet, contrairement à ce que pense le Lieutenant Général Cristofire, la situation dans les environs de Pensacola est plus que préoccupante. Pour ne rien vous cacher mon EM et moi même pensons qu'il va être quasiment impossible de sauver qui que ce soit dans la région.
Selon les estimations du général Hooker les effectifs ennemis dépassent de loin les siens. Toute tentative de reprendre le port ne peut s'achever que sur un echec monumental et sur la destruction assurée des deux divisions de Hulburt et de Keyes. Pour ne rien arranger la reprise de Fort Gaines par la division Longstreet montre à l'évidence que l'ennemi va tenter de reprendre tout les forts de la région. Il dispose de suffisament de moyens pour se faire car le rapport de force dans la région est estimé à 2 contre 1 environ à son avantage.
La situation est donc fortement critique dans ce secteur.
Le général Hooker nous a fait parvenir cependant un plan pour s'extirper de la nasse. Je ne vous cache pas, messieurs, que ce plan est extremement risqué et pourrait, en plus des divisions Keyes et Hulburt, entrainer la destruction de la division Meagher et celle de cavalerie. Les chances de succés de cette opération sont extremement minces si l'ennemi réagit vite à nos mouvements.
Il s'agirait en effet de couper nos communications d'avec la cote et de foncer dans les terres. Le général Hooker chargerait sa division sur des moyens fluviaux de fortune et se dirigerait vers Montgomery. Il pense pouvoir y arriver en 13 jours et lancer un assaut pour prendre la ville. Le général Keyes, quand à lui, quitterait la région de Pensacola pour se replier vers Sparta et servir d'écran en détruisant les rails dans sa remontée vers Hooker. Neanmoins, Mr le Président, ce mouvement est extremement risqué car nos troupes n'auraient alors plus du tout de voie de repli en cas d'attaque et pourraient être amenés à deposer les armes en masse.
En coordination avec ce mouvement le général Meagher lancera, toujours par voie fluviale, un assaut de Columbia pour y mettre en place une base de receuil des forces de Hooker.Il prévoit de pouvoir arriver sur site d'ici une dizaine de jours.
Une partie de notre flotte de transports pourrait y être basé et servirait à évacuer les survivants de cette catatastrophique opération.
La division de cavalerie rejoindrait, quand à elle, le colonel Meagher à Colombus. Elle serait alors utilisée pour lancer un immense raid au travers de la Géorgie et la Caroline du Sud. Son but serait de partir de Columbia pour rallier Savanah en passant par Macon et Millen. Elle aurait ordre de détruire le plus de rails possibles dans la région.
De son coté, mon Etat Major travaille sur un autre passant par une évacuation possible par les forts Morgan et Pickens puis une évacuation de la zone par mer. Ce plan est moins risqué mais comporte tout de meme un facteur important d'échec.
Ainsi la division Hooker se replierait-elle par voie terrestre vers le fort Morgan encore en notre possession. De là il embarquerait direction Fort Gadsen pour rejoindre Meagher.
De son coté le général Keyes prendrait la direction par voie fluviale de Fort Pickens puis sera évacué par voie maritime direction Fort Gadsen.
La division de cavalerie se repliera alors sur Fort Gadsen. Le général Meagher attendra lui l'arrivée des troupes sur place.
La dangerosité d'un tel plan est l'inconnu Longstreet. Si ce dernier attaque Fort Morgan la division Hooker sera piégé pour de bon à Blakeley.
La division Keyes, quand à elle, risque une interception et un bombardement par les canons de Pensacola. De plus son embarquement pourrait être mis à mal par une attaque immédiate lancée par les divisions Magruder et Jonhson (ce que nous jugeons plus que probable). Elle se trouverait alors totalement prise au piége dans Blakeley avec la division Hulburt et le général Hooker
Le choix d'un plan ou de l'autre repose en fait sur l'évaluation de ce que feront les divisions Longstreet, Magruder et Jonhson. Soit elles se lancent à l'attaque des forts, soit elles restent sur place, soit elles engagent le combat contre nos troupes.
Dans la premiere hypothése un plan de repli par les forts devient extremement risqué. Dans la seconde les deux plans sont aussi risqués l'un que l'autre. Dans la troisieme c'est le plan principal de Hooker qui devient tres risqué.
Ne sachant pas vraiment qu'elle est l'officier général commandant cette action chez nos adversaires il m'est difficile d'évaluer correctement ce qu'il va faire. Peut être avez vous, messieurs, quelques idées sur le sujet qui pourraient influer sur le plan à finalement mettre en oeuvre?
Monsieur le Président, Lieutenant-Général, je suis personnellement responsable du fiasco de l'opération Démon. Au lieu de concenter mes moyens sur un petit périmetre j'ai dispersé mes troupes contrevenant là à toutes les régles de la guerre. La situation critique du général Hooker est entierement de ma responsabilité.
Monsieur le Président, le plan final d'évacuation, quel qu'il soit, ne sera lancé qu'avec votre aval. Neanmoins je tiens à vous exonerer de facto de tout echec de cette opération. En cas de fiasco de l'évacuation du Corps Amphibie j'assumerais devant l'opinion publique toutes les conséquences. En endossant publiquement la faute j'espere vous permettre, Mr Le Président, de ne pas avoir à vous exposer et pour vous permettre de continuer le plus sereinement possible la conduite de cette guerre.
Le général Cristofire m'a donné des conseils dont je l'en remercie. Ces derniers ont permis au général Hooker d'élaborer son plan de sauvetage.
Je me permets donc, à mon tour, de lui en donner un.
Lieutenant Général, je m'étonne de vos ordres pour Grant. Vos reconnaissances indiquent que Memphis semble peu defendue. Pourquoi donc ne lancez vous pas l'armée de Grant dans une offensive sur cette ville?
En utilisant le rail, mon EM pense qu'il peut atteindre cette ville en 10 jours et la prendre d'assaut sans aucun problème.
Cela est, j'en conviens, fort risqué mais l'audace dont à fait preuve notre adversaire du coté de Pensacola devrait nous inciter à tenter le meme genre d'action.
Vous m'objecterez surement le desastre Lyon devant Chatanooga. Mais la situation est differente.
Premierement le général Grant est beaucoup plus réfléchi que le général Lyon. Il n'hésitera pas à retraiter si un probleme survenait.
Deuxiement les troupes du général Lyon était fort usées par leurs campagnes d'automne autour de Nashville. Ce n'est pas le cas des troupes de Grant qui sont en excellent etat.
Troisiemement le général Grant est un bien meilleur officier tant en attaque qu'en défense que le général Lyon. Il est, il faut bien en convenir, notre meilleur officier général. Il serait donc dommage de ne pas lui laisser la bride sur le cou et de ne pas tirer parti de ses excellentes dispositions offensives.
Monsieur le Président, je me permets d'emettre une protestation concernant les renforts. Je me sens un peu lésé. Je recois deux fois moins de troupes que mon homologue. Dois je considerer que vous n'avez plus aucune confiance dans ma capacité à monter des offensives?
En effet mon homologue s'est vu attribuer 29 brigades d'infanterie et 11 batteries d'artillerie là où je ne recois que 12 brigades, 4 régiments d'infanterie et seulement 3 batteries d'artillerie (J'exclue les unités de Marines qui seront, je l'espere, reparties equitablement entre nos deux commandements).
Je ne peux, avec les renforts qui me sont attribués, en aucune facon pretendre lancer la moindre offensive. Il ne faut donc pas s'attendre à la moindre offensive d'envergure dans mon secteur au cours de cette année. Je vais plutot me contenter d'opérations "coup de poing" (style raids de cavalerie ou attaque amphibie sur un point suivi d'un repli immediat) pour fixer des troupes. Ces actions n'auront, j'en ai peur, aucune incidence notable sur l'achevement de la guerre.
Il faudra que mon collégue porte seul tout le poids des offensives contre le Sud. Je pense qu'il nous faut d'or et déjà enterrée toute possibilité de collaboration dans une éventuelle marche vers Atlanta pour 1862.
Derniere demande Mr Le Président. Je viens de recevoir la liste des nouvelles nominations. Il serait fortuit de définir une répartition entre le Lieutenant General Cristofire et moi même des hommes de cette liste. Pour ma part je n'emets qu'une seule demande d'affectation. Je souhaiterais que vous rattachiez à mon commandement le général Philip Kearny. Je compte lui donner en effet le commandement de toute la cavalerie de l'Armée de Virginie pour relancer une dynamique offensive à base de raids contre la Virginie et les cotes des Carolines.
Vive l'Union
Lieutenant Général Lewis McTyrex commandant le front Est.