Washington DC, bureau du Président
A l'attention des Lieutenants-Généraux MacTyrex et Cristofire
Messieurs,
je vous prie d'excuser mon retard dans le traitement de vos demandes et remarques, du à un événement bien indépendant de ma volonté.
J'ai pris note d'un synthèse établie par mon cabinet concernant votre correspondance des dernières semaines.
La situation est effectivement sérieuse mais non désespérée, il semble que les rebelles se soient enfin rendu compte que leur sécession n'avait pas les capacités de résister très longtemps à la mobilisation de nos compatriotes.
Le transfert massif opéré de l'Ouest vers le front de Virginie s'assimile à un coup de poker, extrémement risqué pour les Confédérés qui n'auront pas les moyens de se remettre d'une défaite. En conséquence, il est vital de fortifier notre front de Virginie mais également de profiter de l'occasion pour porter des coups décisifs sur les régions laissées sans défense en Alabama, Louisiane et Mississipi.
Mes instructions sont les suivantes :
1) Rapatrier les troupes de Sumner sur Alexandria après la prise de Fort Monroe. Son Corps d'armée s'y maintiendra embarqué dans des trains, prêt à foncer au secours des Corps adjacent et notamment des troupes retranchées à Manassas.
2) Concentrer au maximum nos forces sur le secteur de Manassas et les deux régions adjacentes afin de bénéficier de l'entraide inter-Corps. 4 Divisions par Corps me semble souhaitable.
3) Déployer rapidement par transport naval le Corps Amphibie de Hooker afin d'exploiter dès que possible la possibilité d'une attaque de Richmond en remontant la James. Il est primordial d'opérer dans l'intervalle une reconnaissance de cette zone ainsi qu'un blocage du passage par une flottille d'au moins 4 vaisseaux en posture offensive, ceci obligeant les forces rebelles à un long détour pour arriver à la capitale ennemie.
Ces mesures devraient être suffisantes pour contrer une attaque ennemie sur nos positions fortifiées de l'Est.
4) Reconnaissance aussi loin que possible sur les zones de Chattanooga, Atlanta, Vicksburg, Nouvelle-Orléans. Si l'ennemi a dégarni son front sur ces zones, il faut que nos forces occupent dès que possible ces centres importants pour l'effort de guerre Confédéré.
Si l'hypothèse d'un transfert de troupes s'avère exacte, nous ne devrions trouver qu'une résistance symbolique et marquer de précieux points politiques.
5) En fonction du niveau de résistance sur les zones précitées, plusieurs Divisions pourront être utilement redéployées sur Washington soit pour en garantir la défense soit pour contre-attaquer avec des troupes fraîches les effectifs ennemis probablement mal en point suite à leur attaque de nos forces en Virginie.
Nous arrivons à un point de rupture messieurs, et il semble bien que notre adversaire ait commis une lourde erreur en pensant qu'un transfert de ses meilleures troupes dans le cadre d'une attaque surprise de notre capitale passerait totalement inaperçu. J'estime que nous disposons d'au moins 15 jours pour nous préparer et concentrer notre défense.
Il faut nous attendre à encaisser beaucoup de pertes dans cet assaut mais nos capacités de remplacement sont sans commune mesure avec celles des rebelles, d'autant que la puissance de nos retranchements devraient couter très cher aux sudistes. Laissons les se briser sur nos défenses et une contre-attaque bien menée peut nous permettre de détruire un grand nombre de régiments adverses et d'entrevoir le début de la fin de ce conflit.
Respectueusement.
Président Davy Lincoln.